Avancer sans faire de plan : avant Christ, j’étais carriériste

Conditionnée pour réussir

Comme beaucoup de personnes nées dans une famille asiatique, j’ai, depuis très jeune, été poussée par mes parents (et plus particulièrement mon papa) à toujours viser le meilleur que ce soit en termes de notes mais également de carrière.

Mon père était la personne que j’aimais le plus sur cette terre et je voulais tout faire pour lui faire plaisir.

Je me rappelle que quand j’étais plus jeune, quand on nous demandait à l’école ce qu’on désirait faire plus tard, je répondais avec beaucoup d’assurance du haut de ma dizaine d’années à peine : “Je voudrais être magistrat!” alors que je ne savais pas du tout en quoi consistait ce métier, mais comme mon papa me répétait tout le temps que c’était le métier que je devrais faire pour réussir et avoir un bel avenir plus tard, je le clamais avec fierté. Avec les années, c’est plutôt vers les lettres que j’avais à coeur de me diriger avec pour rêve d’enseigner un jour le français à l’étranger. Mais au lycée, au moment de choisir ma filière de spécialisation pour la première, alors que j’avais entamé les démarches pour aller en L (section littéraire pour les non habitués au système scolaire français), en voyant la déception de mon père face à ce “gâchis de potentiel” (point de vue par ailleurs partagé et appuyé par plusieurs de mes professeurs étant donné que mes notes me permettaient d’aller dans les 3 principales filières générales), j’ai finalement cédé et accepté d’aller en section ES (=économique et social) pour “limiter la casse”.

Au moment de m’inscrire à l’université, après avoir finalement cravaché pour décrocher mon Bac avec mention Très Bien, je pensais que je pourrais enfin aller étudier ce à quoi mon coeur aspirait mais encore une fois, face à la mine défaite de mon père qui ne me voyait pas “passer mes journées à manifester dans la rue et faire le même métier toute ma vie” je me suis résignée et me suis inscrite en bi-licence économie/droit. Alors les rêves de magistrat de mon papa, je les ai vite laissés de côté bon gré mal gré car j’ai vite compris que le droit et moi on n’était pas fait pour s’entendre. Et j’ai finalement continué d’étudier l’économie seulement jusqu’en Master 1. Le problème quand vous enchaînez les années d’études sans échouer est que bien souvent, vous ne prenez pas toujours le temps de vous remettre en question.

Il a fallu que je me confronte à mes premiers échecs après ma première année de Master pour enfin prendre le temps de vraiment réfléchir à ce que je voulais faire plus tard.

Après avoir validé mon bac +4, je pensais me diriger et me spécialiser en dernière année de Master vers le Marketing en ayant fait ce choix plus par défaut pour être honnête. Le problème est que ma formation initiale ne m’avait pas formée du tout à la gestion, toutes les portes se sont donc fermées devant moi malgré mes notes car “je n’avais pas les bases nécessaires en gestion pour entrer en M2 dans ce domaine”.

Quand j’y repense, j’étais, il faut bien le dire, un peu paumée concernant mon choix d’orientation et voir toutes ces portes se fermer devant moi a contribué à renforcer cette confusion concernant ce que je devais faire. Je me dis que si à Bac+4 je n’avais pas beaucoup d’idée concernant ce que je voulais faire plus tard, je veux bien croire que ce soit encore plus le trou cosmique intersidéral pour les lycéens qui doivent choisir leur orientation après le bac.

Guidée par tout ce qui brille

J’ai au final pris une année de break pour réfléchir et ai recommencé à la fin de cette année de pause, un nouveau Master 1 pour me spécialiser en Marketing.

A cette période, même si je n’en avais pas conscience à l’époque, Dieu m’a vraiment bénie en me permettant de décrocher tout ce que j’ai toujours rêvé : Master 1 en IAE, Master 2 dans une formation dite “ultra sélective” (40 élus pour 2000 candidatures d’après les chiffres avancés par les responsables de formation), premier CDI en tant que chef de produit dans une entreprise multinationale, job à l’étranger dans le marketing digital, chef d’équipe en marketing digital 8 mois après… et pourtant, je n’avais toujours pas l’impression d’avoir trouvé ma voie.

Oui clairement, ces expériences m’ont appris beaucoup de choses sur un plan opérationnel et je ne m’en plains absolument pas mais pour être honnête, je me suis forcée à rêver ces choses-là, à me voir sur des postes comme ceux-ci pour avoir quelque chose à dire, pour montrer que je n’étais pas paumée et que j’avais “un plan de carrière” alors qu’honnêtement je n’en ai pas et n’en ai peut-être jamais vraiment eu. J’ai fait mes choix aussi bien concernant mon éducation que les postes que j’ai visés et occupés plus en raison de l’effet prestigieux ou clinquant sur un CV que par réel intérêt personnel. Le prestige n’a jamais vraiment fait sens pour moi mais j’ai tout de même joué le jeu.

On nous apprend dans nos sociétés modernes à viser toujours plus haut, à vouloir toujours plus et tout faire en fonction d’un but à atteindre, c’est ce que j’ai essayé de faire jusqu’à ce que l’évidence que cela n’était tout simplement peut-être pas fait pour moi tombe. En analysant mon parcours et en omettant de regarder entre les lignes, on peut vite croire à une “rapide ascension » comme l’appelleraient certains, mais en regardant bien entre les lignes, je suis rarement restée plus d’un an sur un même poste car il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas. Au début c’était le management ou encore l’atmosphère de travail, puis le manque d’opportunités…jusqu’à ce que j’arrive dans une entreprise où je n’avais rien à reprocher à qui que ce soit pour quoi que ce soit et là, il a bien fallu que je me dise que le problème venait peut-être aussi de moi.

Entre-temps, le Seigneur est venu me rappeler à Lui et m’a montré que si je n’avais jamais trouvé l’épanouissement et le contentement dans tout cela, cela pouvait s’expliquer car je courais après des choses vaines. Pendant toutes ces années, j’ai agi comme dans

Ecclésiaste 2 : 10-11 “10 Tout ce que mes yeux avaient désiré, je ne les en ai point privés; je n’ai refusé à mon coeur aucune joie; car mon coeur prenait plaisir à tout mon travail, et c’est la part qui m’en est revenue. 11 Puis, j’ai considéré tous les ouvrages que mes mains avaient faits, et la peine que j’avais prise à les exécuter; et voici, tout est vanité et poursuite du vent, et il n’y a aucun avantage à tirer de ce qu’on fait sous le soleil.”

Ce n’est pas évident de laisser derrière soi tant d’années où l’on a couru derrière des choses qui brillent et sont valorisées aux yeux du monde pour avancer dans les plans du Seigneur surtout que ces derniers semblent être aux antipodes de votre vie d’antan. Mais l’Esprit du Dieu vivant est Celui qui opère petit à petit cette transformation en vous et rend ces changements possibles.

Romains 8 : 20-21 “20 Car la création a été soumise à la vanité, -non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise, avec l’espérance 21 qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu”

Avancer sans faire de plan

A l’heure où j’écris ces mots, j’avance aveuglément en compagnie du Seigneur sans n’avoir aucune idée de la prochaine étape. Mais c’est Lui le berger qui me guide dans ce qu’Il avait depuis toujours planifié pour moi depuis le début. Je me rends compte en regardant en arrière que même si je ne trouvais pas le contentement dans ce que j’accomplissais au niveau professionnel, je n’étais pas passée par tout cela par hasard pour autant. Je sais que chaque entreprise où j’ai travaillé faisait aussi partie du plan de Dieu pour ma vie même si j’ai toujours eu le sentiment que ce n’était pas la destination finale de finir en marketing. Et aujourd’hui je découvre petit à petit pourquoi en prenant le temps de regarder en arrière. Dans la période d’inactivité professionnelle actuelle dans laquelle je me trouve, l’activité principale qui structure une bonne partie de mon temps est d’aider des personnes n’ayant pas les moyens financiers ni les connaissances à améliorer leur communication en ligne et cela n’est possible que grâce aux compétences en marketing et communication que le Seigneur m’a permis d’acquérir au travers des différentes expériences qui ont jalonné mon parcours professionnel.

A travers ce post, je tenais donc à rassurer et encourager toutes les personnes qui sont un peu perdues dans leur situation actuelle ou ont peur de prendre des décisions par peur de faire fausse route. Si vous avez décidé de faire confiance à Christ, rappelez-vous qu’Il est votre bon Berger et un berger guide ses brebis vers de verts pâturages. Guider vers de verts pâturages ne signifie pas que la route sera exempte d’embûches mais juste qu’elle sera sécurisée à défaut d’être linéaire. Le plan de Dieu est tellement plus grand que les nôtres et parfois il faut des années avant de pouvoir comprendre pourquoi nous sommes passés par certaines étapes ou événements dans notre vie mais au final

Romains 8:28 “Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein.”

Credit photo @Samuel Zeller on unsplash

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Qui es-tu Alex?

Qui es-tu Alex?

Moi c’est Alex, chrétienne appelée en 2003 mais réellement née de nouveau en 2015. Un an après mon retour dans les bras de Papa, je suis partie vivre aux Pays-Bas pour répondre à Son appel sur ma vie. Depuis, je jette les graines qu’Il a mises dans mes poches à qui veut bien écouter mes aventures de foi et si cela vous intéresse je les partage sur ce blog avec vous.

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