Je me rappelle avoir eu une fois une discussion avec l’une de mes grandes soeurs jusqu’à tard dans la nuit dont l’un des sujets abordés m’avaient beaucoup marquée. C’était une période où elle était en transition spirituelle dirons-nous et nous parlions de la communication de masse actuelle et l’impact des réseaux sociaux sur la “jeune génération” (dixit la fille qui écrit ces mots en s’excluant de ce groupe alors qu’elle n’a même pas passé le cap des 30 ans quand elle écrit ces mots hihi). Bref, en plus de promouvoir à l’excès du contenu très “me, myself and I” (autrement dit, du contenu mettant au premier rang notre ego personnel pour focaliser l’attention d’autrui sur nous), l’autre point qu’elle me faisait remarquer est que l’essor de la communication de masse (via les réseaux sociaux entre autres) et la société de l’immédiateté dans laquelle la jeune génération grandit, encourage et entraîne insidieusement une certaine paresse intellectuelle.
Aujourd’hui, l’information doit se faire la plus brève possible pour être susceptible d’attirer l’attention du chaland au risque de paraître “relou” et se faire zapper. Combien de fois ai-je entendu : “Mais tu es sûre que tu ne veux pas transmettre ton témoignage aussi en vidéo car tu attirerais plus de monde, tu sais les gens de nos jours n’aiment plus lire blablablablabla?” Mais comme le disait ma grande soeur au cours de cette discussion, au bout d’un moment, l’information de qualité ne peut pas se résumer en quelques caractères. A force de nous inonder de messages provenant de partout à flux très haut débit, de nous sur-solliciter pour essayer de capter notre attention et grapiller un peu de “temps de cerveau humain disponible” (dixit un certain ex-PDG d’un certaine chaîne de TV française), on en arrive à un point où l’on finit par juste absorber et ne plus prendre le temps de lire, décortiquer ou encore rechercher où se trouve la vérité dans ce que l’on nous communique. Et croyez-moi cela est un vrai danger. Que l’on soit religieux ou pas, depuis des siècles les exemples historiques n’ont pas manqué pour nous montrer que l’éradication ou du moins les tentatives de limiter l’accès à la connaissance a été un des moyens les plus utilisés pour manipuler les peuples. Si l’on ne prend plus la peine de réfléchir par nous-mêmes, nous prenons le risque de croire des choses qui peuvent nous conduire à notre propre perte. Et de nos jours, les discours les plus dangereux sont bien souvent ceux emballés dans les plus beaux emballages…
La paresse intellectuelle nous rend plus facilement manipulable
Je vous parle de ce sujet pour en venir où ? J’ai commencé mon post en l’illustrant par cet exemple afin de vous partager mon témoignage personnel car je n’ai pas non plus été à l’abri de cette paresse intellectuelle qui m’a conduite par la suite à de la paresse spirituelle sans même que je ne m’en rende compte. Et pourtant, je n’étais pas la dernière à pointer du doigt les personnes qui se contentent de gober les informations qui leur sont fournies sur un plateau sans prendre le temps de les analyser et de mener de plus amples recherches pour tester leur véracité! Et en me rendant compte que je n’étais pas mieux, c’est là que j’ai compris que j’aurais mieux fait de m’occuper de la poutre dans mon oeil plutôt que la paille dans l’oeil de mon frère
Matthieu 7 : 3 “Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’oeil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil?”
Cela faisait un bon moment que je me contentais principalement d’écouter ou lire des enseignements de prédicateurs sur diverses chaînes et autres sites chrétiens (aussi bien francophones qu’internationaux) avec comme paramètre principal pour juger du sérieux et de la qualité de leurs enseignements l’audience nombreuse qui les suit et les écoute régulièrement.
Je confesse, que je lisais à ce moment-là ma Bible de façon sporadique et pas du tout organisée (j’étais plus du genre à lire le chapitre sur lequel je tombais en ouvrant ma Bible au hasard, sans avoir de vraie continuité ou logique dans mon plan de lecture). Je le faisais plus comme si c’était un devoir pour me donner bonne conscience que parce que j’avais soif de passer ce temps dans la présence du Seigneur.
Et vu que parfois je pouvais enchaîner plusieurs heures d’enseignement dans la journée, je pensais que cela compensait suffisamment le fait que je n’avais pas pris l’initiative de plonger moi-même dans la Parole pour la lire et la méditer.
Mais un jour, alors que je lisais le livre d’un pasteur américain avertissant des dangers de l’évangélisation ne mettant en avant que “le plan merveilleux de Dieu pour notre vie” au détriment du message de la croix, j’ai eu à coeur de me pencher un peu plus sur ce qu’était l’Evangile de prospérité cité à un moment donné dans cet ouvrage pour dénoncer les effets pervers qu’il promeut. J’en avais déjà entendu parlé mais n’avais jusqu’alors jamais eu à coeur de me pencher sérieusement sur les principaux principes édictés et prônés par les prédicateurs de cet Evangile.
Pour ceux que le sujet intéresserait, la commission théologique du CNEF a publié un document définissant et dénonçant cet Evangile. Je vous invite par ailleurs à faire de plus amples recherches et ne pas juste vous fier à ce document sinon je viendrais contredire les propos de mon propre post.
En lisant ce document ainsi que d’autres que j’ai pu trouver en cherchant sur internet, je me suis rendue compte que les personnalités souvent dénoncées comme prêchant la prospérité étaient pour certaines, des prédicateurs que j’avais déjà écoutés à maintes reprises. Et d’un coup, j’ai ressenti dans mon coeur de la culpabilité car comme le dit Romains 10:17 “La foi vient de ce qu’on entend” et normalement “ce qu’on entend vient de la parole de Dieu” (suite du verset de Romains 10-17) mais si ce n’est pas dans la parole que vous nourrissez votre foi, celle-ci peut donc bien venir de sources exogènes et donc pas forcément bibliques. J’ai donc ressenti de la culpabilité car je me suis dit que si j’ai prêté attention à certains de ces discours sans m’en rendre compte, j’avais sans doute été influencée par ceux-ci et aurais donc moi-même pu influencer dans cette direction mes futurs écrits sans le vouloir.
Dans mon coeur est ensuite né un désir de connaître la vérité mais au lieu de la chercher dans la Parole, j’ai eu le réflexe de chercher là où je m’abreuvais en connaissances c’est-à-dire sur internet et notamment Youtube!
Et cela a été le début d’une grosse période de trouble et confusion. Je suis tombée sur des vidéos en tous genres de personnes différentes mais dénonçant toutes autrui d’être de faux prophètes et de ne pas prêcher le vrai Evangile et clamant prêcher quant à elles le “vrai Evangile”. Le problème est que tout le monde avait le même discours et disait prêcher le “vrai Evangile” mais il se trouve que leur contenu différait. Donc forcément, si tout le monde dit avoir raison mais qu’au final le contenu de la “vérité” qu’ils prêchent est différent, comment savoir qui a raison ou tort?
Face à ce constat, mon coeur s’est rempli d’une énorme tristesse pour plusieurs raisons, mais la principale était de constater l’autodestruction et le manque d’unité et d’amour dans le corps de Christ.
Et ce que j’ai trouvé de plus grave est qu’au final, le point de divergence principal porte sur le message de l’Evangile et donc par extension sur la manière d’accéder au salut et la signification du sacrifice de Jésus à la croix. Je ne détaille pas volontairement cela car je veux inviter toutes les personnes qui seront tombées sur cet article à rechercher par elles-mêmes la vérité et non pas juste se fier à mes écrits.
Donc si les versions sont différentes sur ce point central et primordial, vous comprendrez mieux l’aspect dangereux de ces divergences d’opinion mais également la confusion générale qui régnait dans mon esprit allant jusqu’à me faire douter de mon propre salut!
Revenir à la source pour identifier la vérité
Au milieu de tout ce brouhaha, au final, la seule chose qui résonnait dans mon coeur comme l’espoir dont j’avais besoin pour retrouver un semblant de clarté était : Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie (Jean 14:6) et donc si je cherche la vérité, il faut que je revienne à Lui au travers de Sa Parole qui est la même hier, aujourd’hui et demain et donc à laquelle je peux me fier les yeux fermés comme il est écrit dans Matthieu 24:35 “Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.” ou comme il est écrit dans Jean 8 : 31-32 “31 Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui: Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; 32 vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.”
Tout cela aura eu le mérite de me rendre compte que j’avais négligée ma relation personnelle avec le Seigneur d’où la confusion dans laquelle je suis si facilement tombée pour la baser sur des enseignements absorbés provenant de sources diverses. Attention, je ne dis pas que cela est mauvais et que tout ce que j’ai écouté est faux, je ne dis pas non plus qu’il est mauvais de s’instruire avec des ressources en ligne ni qu’un prédicateur ayant un grand nombre de personnes qui le suivent est forcément age d’une personne dont il faut se méfier, je dis simplement que tout cela ne remplace en rien un temps personnel passé dans la présence du Seigneur à lire Sa Parole.
Car au final, le salut est quelque chose de personnel et notre relation avec le Seigneur l’est tout autant. Bien sûr Dieu peut nous parler au travers des choses que nous lisons et écoutons sans que cela provienne obligatoirement de Sa Parole, mais cela reste la seule source vraiment fiable que nous possédons pour connaître Sa volonté pour nos vies. Au final, cela m’a rappelé qu’il y a quelques années, lorsqu’à l’époque je fréquentais encore l’église catholique (je le précise dans un but narratif et non pour pointer du doigt ou blâmer cette dénomination d’église en particulier), je pensais que ma foi était vivante alors que ce n’était pas le cas sous prétexte que j’allais à l’église tous les dimanches et que je récitais le soir le “Notre Père” et le “Je vous salue Marie”. En effet, cela n’avait rien à voir avec ce que j’ai vécu par la suite lorsque j’ai commencé à parler directement au Seigneur dans mes prières et ai plongé dans Sa Parole de moi-même pour essayer de grandir en Esprit et en vérité.
Tout cela pour vous dire de ne pas laisser entièrement entre les mains d’autrui votre accès à la connaissance concernant la Voie du Seigneur mais de toujours utiliser cette ressource si chère qui vous a été donnée et qui est la Parole pour chercher la vérité.
Si vous faites face au doute, quelle qu’en soit sa nature, je vous invite à faire comme les Juifs de Bérée décrit dans
Actes 17:11 “Ces Juifs avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique; ils reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Ecritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact.”
Pour les croyants qui liront ce post, le message que j’aimerais vous partager est de ne jamais négliger votre relation avec le Seigneur. Lorsque l’on est chrétien(ne) né(e) de nouveau, on aime bien clamer haut et fort que ce que nous vivons n’est pas une religion (= un ensemble de règles et autres dogmes que l’on suit pour se donner l’apparence d’être un “bon croyant”) mais bel et bien une relation avec Dieu, mais je vous assure qu’il est très facile de retomber dans la religion sans même s’en rendre compte. Et à chaque fois que je tombe dans l’écueil de négliger ma relation personnelle avec Dieu, ce sont toujours les mêmes versets qui finissent par revenir pour me rappeler à l’ordre et qui sont
Matthieu 6:33 “Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus”
Matthieu 22:37-38 “37 Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. 38 C’est le premier et le plus grand commandement…”
Croyez-moi, ce n’est pas pour rien que la Bible nous répète sans cesse de mettre Dieu en premier dans notre vie pour absolument TOUT. Mais pour le comprendre, je vous laisse en faire l’expérience par vous-mêmes en revenant aux pieds du Maître 😉
Credit photo @Hutomo Abrianto on Unsplash
Cet article a 4 commentaires
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Je comprends parfaitement ce que tu as ressenti et décris dans cet article. Il m’est aussi arrivé il y 3 ans environs ce sue j’ai nommé mon burn out spirituelle. J’en ai fait un article sur mon blog également (Mon burn out spirituelle. Ce que j’en ai appris)
En tout cas merci pour ces partages et témoignages édifiants et encourageants. Continue ainsi et en mieux bien sûr Lol !
Isa.
Je viens de passer lire ton article et c’est drôle, la première chose que j’ai vu est la 2e partie du sous titre de ton blog « une chrétienne des temps modernes », j’ai failli écrire exactement la même chose. Finalement j’ai opté pour « une chrétienne d’aujourd’hui » donc c’est bon, pas de doublon. Ce qui prouve qu’on est vraiment alignées sur pas mal de choses. J’aime ta sincérité et ton ouverture sur tes hauts et tes bas et c’est aussi comme cela que le Seigneur m’a demandé d’écrire. Ne pas chercher à enjoliver les choses quand la réalité ne l’a pas été mais juste être sincère, montrer les hauts et les bas de la vie de chrétien car au final, ce que nous vivons est un cheminement et un chemin n’est jamais lisse et seulement ascendant ou descendant. Le problème est que dans l’église on sait TOUS que nous sommes pécheurs et on aime bien le rappeler de temps en temps pour montrer qu’on n’a pas perdu son humilité, mais dans les faits, on laisse rarement la place à l’expression des impuissances ou fragilités car non, on est revenus à Christ donc tout ça doit être fini. Mais c’est parce que nous sommes faibles que nous avons besoin de Lui, et reconnaître son impuissance et sa faiblesse permet de recréer ce lien personnel qui nous permet de plier de nouveau le genou et courir dans les bras de notre Sauveur, lien que l’on peut fragiliser lorsque nous nous contentons uniquement de multiplier les activités pour montrer une piété qui parfois n’est que de façade. C’est ce que j’ai essayé de montrer dans ce texte et je te remercie d’avoir pris le temps de le lire !