Quand je suis revenue à Christ, comme beaucoup de nouveaux croyants je pense, j’étais en feu.
Je partageais avec qui voulait bien les écouter mes histoires de foi en espérant toujours intérieurement que la personne qui aurait prêté attention à mes récits donne sa vie au Seigneur immédiatement.
Le fait de nourrir cet espoir montre que j’ai longtemps aspiré à avoir le rôle de cueilleuse dans le Royaume de Dieu car j’imagine que cela doit être extraordinaire de voir une vie sauvée sous son regard.
Mais à l’heure où j’écris ces mots, je ne peux que l’imaginer car je pense pouvoir affirmer sans mentir que personne n’a jamais donné sa vie au Seigneur sous mes yeux jusqu’à ce jour.
Pouvoir compter sur les autres : passer le relais
Mais en cette année 2018, outre la notion de temps de Dieu que j’ai appréhendée un peu plus profondément, l’un des autres enseignements qui est lié à cette notion et que le Saint Esprit m’a prodigué est que nous avions tous un rôle dans le Royaume de Dieu et que ce rôle n’est pas forcément celui de venir cueillir le fruit à maturité.
En mars 2018, je suis rentrée en France pour assister à une conférence chrétienne à Paris, pour l’occasion, j’ai logé chez un ami de longue date en raison des horaires étendus de la conférence et de la proximité géographique de son lieu de résidence par rapport au lieu de la conférence. Ce week-end là, je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de passer du temps pour voir les miens comme je le fais d’habitude lorsque je reviens quelques jours au pays car le but de ma venue ce week-end là était uniquement lié à la conférence.
J’ai tout de même mis un point d’honneur à passer un peu de temps avec mon hôte du week-end la dernière journée (un dimanche) car la conférence se terminait plus tôt ce jour-là que les autres jours.
Malheureusement, en raison d’autres obligations dans mon agenda, je n’ai eu l’occasion que de lui consacrer la fin de ma soirée sachant qu’il ne fallait pas que je veille trop tard car le lendemain mon bus m’attendait très tôt pour revenir au pays de Rembrandt.
Mais, je ne le dirai jamais assez, que le Seigneur est Merveilleux! Il faut savoir que cet ami et moi-même étions partis l’année d’avant en vacances aux Etats-Unis et Canada, sachant que cela était un rêve de gosses pour nous deux d’aller visiter ces deux pays outre-Atlantique. Ce temps passé ensemble nous a permis de faire grandir encore plus notre amitié de longue date car nous avons pu nous confier sur certains aspects de nos vies respectives que nous n’avions jamais abordés jusqu’alors.
Le fait de lui consacrer cette dernière soirée lors de ma venue en France a donc été l’occasion de continuer l’une de nos interminables conversations qui, depuis ce voyage, étaient teintées d’un peu plus de profondeur en raison de ce que nous avions pu partager l’un avec l’autre sur nos vies respectives.
Je dois avouer que ce soir-là, j’ai lutté pour rester éveillée afin de pouvoir lui consacrer un minimum de temps de qualité.
Il fait partie des personnes qui lisent et suivent mes aventures de foi depuis le début sans avoir jamais exprimé le moindre jugement par rapport à ce changement si important dans ma vie. Il a toujours montré une oreille à la fois curieuse et attentive mais également bienveillante à l’égard de tous mes récits bien qu’il ne soit pas encore un chrétien né de nouveau.
Et ce soir-là, alors que je commençais sérieusement à piquer du nez, il m’a confié avoir comme projet pour cette année 2018 de se rapprocher de Dieu.
Ni une ni deux mes yeux se sont réouverts de suite à l’écoute de cette annonce extraordinaire. Une espèce de feu s’est réveillé d’un coup en moi et je me suis dit que je ne pouvais pas louper l’occasion de prier pour lui au sujet de tout ce qu’il m’avait confié ce soir-là. Et nous avons passé un temps dans la prière qui, visiblement, l’a touché.
Mais la première pensée que j’ai eu ensuite a été : “Ah zut, je ne suis pas là pour l’emmener à l’église avec moi vu qu’il faut que je rentre demain”. Mais aussi vite que cette première pensée est venue, aussi vite une autre l’a surclassée :”Il faut que je contacte les filles de mon église et ma meilleure amie qu’il connaît, afin qu’elles l’accompagnent dans cette démarche lorsque le temps sera venu”.
Et le fait de me dire que je pouvais compter et passer le relais à mes soeurs en Christ pour continuer le travail du Seigneur m’a rempli d’une joie immense. J’ai contemplé la beauté de l’unité du corps de Christ et suis repartie en paix dans la patrie des moulins et tulipes.
Se laisser utiliser : prendre le relais
Autre événement qui s’est produit lors de ce même week-end, le Seigneur m’a permis d’établir une connexion divine avec un frère d’une autre église que j’ai rencontré à l’occasion de cette conférence et qui, à l’écoute de mon parcours et mon témoignage, a eu à coeur de me mettre en contact avec une de ses amis en cheminement spirituel, vivant depuis deux ans en Allemagne et ayant d’après lui une histoire semblable à la mienne.
Quelques semaines plus tard, nous organisions notre première discussion et je parlais à cette personne pour la première fois. J’ai été très touchée par sa personne et ai en effet compris les similarités de nos parcours et pourquoi ce frère voulait que je lui parle. D’après ses dires, elle s’est beaucoup retrouvée en moi et, gloire à Dieu, les propos que l’Esprit m’a inspirés lui ont « beaucoup parlé » pour reprendre ses mots. Et cela a été un exemple de plus sur la nécessité de savoir passer le relais et accepter que pour que le plan de Dieu s’accomplisse, il faut qu’il y ait des semeurs, des arroseurs et des cueilleurs et que nous ne pouvons jamais savoir à l’avance quel sera notre rôle mais qu’il ne faut pas s’enorgueillir et chercher à tout prix vouloir cueillir car nous ne sommes que des outils dont le Seigneur se sert pour accomplir Son plan dans la vie des personnes qu’Il amène vers nous. J’ai aussi appris qu’il était inutile de me sentir frustrée lorsque je n’avais pas l’occasion de « continuer le travail commencé » et qu’au contraire, c’était faire preuve à nouveau d’orgueil que de vouloir absolument pouvoir jouer sur tous les tableaux car au final, Le seul capable d’être partout et de faire croître ce qui a été semé n’est autre que l’Esprit du Seigneur Tout-Puissant.
1 Corinthiens 3 : 5-9 « 5 Après tout, que sont donc Apollos et Paul ? Des serviteurs, grâce auxquels vous avez été amenés à la foi, chacun d’eux accomplissant la tâche particulière que Dieu lui a confiée. 6 Moi j’ai planté, Apollos a arrosé, mais c’est Dieu qui a fait croître. 7 Peu importe, en fait, qui plante et qui arrose. Ce qui compte, c’est Dieu qui fait croître. 8 Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux et chacun recevra son propre salaire en fonction du travail accompli. 9 Car nous travaillons ensemble au service de Dieu, et vous, vous êtes le champ qu’il cultive. Ou encore : vous êtes l’édifice qu’il construit. »
Credit photo @bradencollum